La plus grande enquête d’opinion mondiale sur les changements climatiques publie ses résultats. Voici ce qu’ils révèlent.

Texte explicatif
le Vote populaire pour le climat

Résumé

  • Le Vote populaire pour le climat est la plus vaste enquête d’opinion indépendante jamais réalisée sur le changement climatique.
  • Cette enquête a porté sur l’expérience des individus face aux effets du changement climatique et sur la réponse qu’ils attendent de la part des dirigeants mondiaux.
  • Plus de la moitié des personnes interrogées dans le monde ont confié que le changement climatique les préoccupait plus que l’an dernier, tandis que 4 personnes sur 5 souhaitent que leur pays renforce ses engagements en matière de lutte contre le changement climatique.
  • Les résultats de l’enquête révèlent une opinion très favorable à un large éventail d’actions climatiques, dont la restauration de la nature, un abandon rapide des énergies fossiles et une sensibilisation au climat dans le cadre scolaire.
  • Les résultats fournissent aux décideurs un aperçu fiable, inclusif et complet de la manière dont le changement climatique affecte la population mondiale.
le Vote populaire pour le climat
Comment les populations du monde entier perçoivent-elles le changement climatique ?

À mesure que le changement climatique continue d’entraîner une augmentation des records de chaleur, ainsi qu’une multiplication et une aggravation des phénomènes météorologiques extrêmes, l’inquiétude des populations du monde entier va grandissant.

Selon le Vote populaire pour le climat 2024 (en anglais), la plus vaste enquête d’opinion indépendante jamais réalisée sur le changement climatique, la population mondiale vit de plus en plus mal le changement climatique.

Les résultats de cette enquête, qui a statistiquement couvert 87 pour cent de la population mondiale, montrent que le changement climatique préoccupe les populations partout. À l’échelle mondiale, 56 pour cent des personnes interrogées ont déclaré qu’elles y pensaient chaque jour ou chaque semaine.

Qui plus est, 53 pour cent des personnes sondées dans le monde ont confié que le changement climatique les préoccupait plus que l’an dernier. Cela est très probablement dû à la recrudescence des effets du changement climatique dont les gens entendent parler ou font eux-mêmes l’expérience. Plus de deux personnes sur cinq (43 pour cent) pensent que les phénomènes météorologiques extrêmes ont été pires cette année que l’année dernière. Et près de huit personnes sur dix (78 pour cent) réclament une meilleure protection des personnes menacées par ces phénomènes météorologiques extrêmes.

Étonnamment, près de deux tiers (63 pour cent) des personnes sondées commencent à tenir compte des effets du changement climatique lorsqu’elles prennent des décisions qui portent par exemple sur leur lieu de vie ou de travail et sur leurs achats. Un tiers des personnes (33 pour cent) a indiqué que leurs décisions de vie importantes étaient fortement influencées par le changement climatique.

D’après les personnes interrogées, comment les dirigeants devraient-ils réagir à la crise climatique ?

Quatre personnes sur cinq dans le monde (80 pour cent) revendiquent une action climatique plus forte de la part de leur pays. Ces personnes aspirent également à une unité mondiale pour répondre à la crise, 86 pour cent estimant que leur pays devrait mettre de côté ses divergences géopolitiques, notamment commerciales et sécuritaires, et collaborer pour lutter contre le changement climatique.

Les personnes interrogées s’attendent clairement à ce que les gouvernements prennent l’initiative et renforcent leurs engagements en matière de lutte contre le changement climatique, et 89 pour cent d’entre elles souhaitent que leur gouvernement prenne davantage de mesures dans ce domaine. Dans le même temps, 39 pour cent seulement des personnes interrogées jugent que les grandes entreprises s’acquittent bien de leur mission en matière de lutte contre le changement climatique.

Interrogées sur les différentes mesures à prendre pour répondre à la crise climatique, 81 pour cent des personnes soutiennent la protection et la restauration de la nature, soulignant l’importance de la biodiversité et des écosystèmes sains pour atténuer le changement climatique. L’éducation dans le domaine du climat est une autre mesure largement plébiscitée, 80 pour cent des personnes soutenant le rôle de sensibilisation des écoles.

La plupart des personnes interrogées s’accordent à dire que le statu quo n’est plus une option si l’on veut éviter un péril mondial. Aux quatre coins du globe, 72 pour cent des personnes sondées sont favorables à une transition rapide des combustibles fossiles vers des sources d’énergie renouvelables. Même dans les pays qui produisent le plus de combustibles fossiles, la majorité des personnes sont favorables à une transition rapide vers l’abandon du charbon, du pétrole et du gaz.

Enfin, quatre personnes sur cinq (79 pour cent) ont exprimé leur soutien à la justice climatique, estimant que les pays riches devraient accroître l’aide apportée aux pays pauvres pour faire face au changement climatique et à ses conséquences.

La perception du changement climatique varie-t-elle en fonction de l’origine des personnes ?

Les résultats du Vote populaire pour le climat 2024 font l’objet d’un large consensus. En d’autres termes, la grande majorité des sondés s’accordent à dire que la crise climatique est manifeste et que le monde doit agir maintenant.

Il existe cependant quelques nuances.

Étant donné que les effets du changement climatique sont davantage ressentis dans les pays moins résilients, qui sont souvent les moins responsables de la crise, les habitants des pays les moins avancés (PMA) sont plus nombreux à se préoccuper régulièrement du changement climatique (63 pour cent) que la moyenne mondiale (56 pour cent).

Qui plus est, comme la crise climatique menace l’existence même des petits États insulaires en développement (PEID), il n’est pas surprenant que 71 pour cent de ces insulaires soient davantage préoccupés par le changement climatique aujourd’hui que l’année dernière, un pourcentage nettement supérieur à la moyenne mondiale (53 pour cent).

L’enquête a par ailleurs révélé une opinion majoritairement favorable à une action climatique renforcée dans 20 des pays qui émettent le plus de gaz à effet de serre au monde. Ces majorités allaient toutefois de 66 pour cent aux États-Unis et en Russie, à 67 pour cent en Allemagne, 73 pour cent en Chine, 77 pour cent en Afrique du Sud et en Inde, 85 pour cent au Brésil, 88 pour cent en Iran et jusqu’à 93 pour cent en Italie.

En ce qui concerne les disparités fondées sur le genre, dans cinq des pays qui émettent le plus de gaz à effet de serre (l’Australie, le Canada, la France, l’Allemagne et les États-Unis), le soutien accordé par les femmes au renforcement des engagements de leur pays était supérieur de 10 à 17 points de pourcentage à celui des hommes. L’écart le plus grand était en Allemagne, où la tendance à souhaiter une action climatique renforcée était plus importante de 17 points de pourcentage chez les femmes par rapport aux hommes (respectivement 75 pour cent contre 58 pour cent).

En quoi le fait de comprendre l’opinion des populations sur le changement climatique aide-t-il à lutter contre ce phénomène ?

En permettant de mieux comprendre les attentes des populations et la nature des défis qu’elles affrontent, ces résultats peuvent aider les dirigeants nationaux à élaborer des politiques audacieuses pour faire face au changement climatique et à mobiliser les principales parties prenantes. Comme le montre l’enquête, certaines de ces attentes consistent à agir rapidement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, à offrir une protection accrue contre les phénomènes météorologiques extrêmes, à protéger et à restaurer la nature, à combler les lacunes en matière d’éducation climatique et à soutenir davantage les personnes les plus vulnérables de la planète.

Ces résultats peuvent aussi servir de ressources aux dirigeants locaux et nationaux pour élaborer des stratégies et des plans d’action climatiques inclusifs et ambitieux, adaptés aux besoins, aux préoccupations et aux défis spécifiques de leurs citoyens, notamment dans le cadre de la révision de leurs engagements climatiques nationaux, ou « contributions déterminées au niveau national » (CDN). Les sommets internationaux sur le climat, tels que la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), sont également une excellente occasion pour les gouvernements de traduire les résultats de l’enquête en pistes d’action pour le climat.

Dans de nombreuses régions couvertes par le Vote populaire pour le climat 2024, ce type de données peut être difficile à recueillir en raison d’obstacles tels que les conflits, l’accès limité aux technologies ou l’isolement géographique. Dans certains pays couverts par l’enquête, les habitants n’avaient jamais été consultés sur le changement climatique de manière aussi approfondie, en particulier dans les pays en développement qui ont le moins contribué aux émissions et qui se trouvent en première ligne de la crise.

Comment tirer parti du Vote populaire pour le climat ?

Si les campagnes et les initiatives gouvernementales sont essentielles pour mettre en œuvre une action climatique à grande échelle, la mobilisation citoyenne pour le climat peut faire pression sur les dirigeants pour qu’ils maintiennent leurs ambitions à un niveau élevé. Le Vote populaire pour le climat 2024 est un outil important dont on peut se servir pour encourager l’action climatique.

Voici quelques suggestions permettant de tirer le meilleur parti du Vote populaire pour le climat :

  1. Partagez le lien vers le Vote populaire pour le climat 2024 (en anglais) avec vos amis, votre famille, les membres de votre communauté religieuse et de votre collectivité, vos réseaux professionnels et les chefs d’entreprise, afin qu’ils puissent prendre connaissance des résultats par eux-mêmes.
  2. Lancez une conversation à table. Voyez ce que pensent les personnes de votre entourage et dites-leur comment ils se situent par rapport au reste du monde.
  3. Informez et impliquez les gens sur les questions climatiques via vos réseaux sociaux (en anglais) pour relayer les résultats du Vote populaire pour le climat 2024.
  4. Reprenez les résultats de l’enquête dans des lettres, des pétitions et d’autres courriers pour inciter les élus à entreprendre et à promouvoir une action climatique renforcée.
  5. Citez les données et les résultats du Vote populaire pour le Climat 2024 (en anglais) dans vos propres campagnes et recherches.

À propos du Vote populaire pour le climat

Le Vote populaire pour le climat est la plus vaste enquête d’opinion indépendante jamais réalisée au monde sur le changement climatique. Il a été créé pour présenter aux dirigeants mondiaux le point de vue des citoyens sur le changement climatique. Lancée en 2020, la première édition du Vote populaire pour le climat a été élaborée en soutien à la campagne du PNUD Mission 1.5, destinée à mettre en relation les citoyens et leurs décideurs politiques.

Le Vote populaire pour le climat 2024 est la deuxième édition de cette enquête mondiale, plus importante et plus inclusive que la précédente. Environ 75 000 personnes de 77 pays et parlant 87 langues différentes ont répondu à cette enquête menée pour le PNUD par l’Université d’Oxford au Royaume-Uni et GeoPoll, un leader mondial de la recherche à distance.

L’édition de 2024 visait à déterminer l’impact réel du changement climatique sur le quotidien des personnes. Elle comportait 15 questions spécifiquement formulées pour être facilement comprises par des personnes de niveaux d’éducation et de milieux culturels différents dans 77 pays. Ces questions étaient axées sur l’expérience personnelle des individus face aux impacts du changement climatique, sur ce qu’ils voudraient que le monde fasse à ce sujet, et sur la rapidité ou l’ampleur de la réponse qu’ils attendent de la part des dirigeants face à ce problème.

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