L'Afrique propose des solutions créatives pour lutter contre le changement climatique - en voici trois

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Photo : PNUD Kenya

Alors que les impacts du changement climatique se font de plus en plus sentir dans toute l’Afrique, les pays de la région sont à la pointe de l'action climatique et tirent le meilleur parti des solutions climatiques que le continent a à offrir.

Les engagements des gouvernements en matière de climat sont essentiels à la paix et à la prospérité, ainsi qu’à la préservation des merveilles naturelles uniques de l’Afrique. Celles-ci comprennent notamment le Nil (le plus long fleuve du monde), la forêt tropicale du Congo (la deuxième plus grande de la planète) et la biodiversité inégalée que les divers écosystèmes du continent abritent.

En misant sur la transparence, l’inclusion et les partenariats scientifiques, voici comment trois pays africains – l’Ouganda, le Kenya et la Somalie – montrent qu’il est possible de réaliser de véritables progrès en matière d’action climatique.

1. Tous les systèmes sont opérationnels en Ouganda

Pour que les efforts en matière d’action climatique soient pris en compte, les pays doivent mesurer les progrès accomplis dans la réalisation de leurs objectifs climatiques. L’Ouganda est devenu l’un des premiers pays à développer et à lancer un outil interactif de suivi, de notification et de vérification (outil MRV). Ce nouvel outil assure un suivi en temps réel de l’inventaire national des GES et rationalise la collecte des données en surveillant et en rendant compte des actions en faveur du climat dans tous les secteurs. Une autre particularité de cet outil est qu’il englobe à la fois les efforts d’adaptation et d’atténuation, en suivant de près l’évolution des cibles définies dans la contribution déterminée au niveau national (CDN) mise à jour de l’Ouganda.

L’outil MRV de l’Ouganda va au-delà du simple suivi des contributions sectorielles à l’action climatique. Il génère également des rapports illustrant l’harmonisation de ces données avec les différents indicateurs des Objectifs de développement durable (ODD), répondant ainsi aux exigences internationales et nationales en matière d’établissement de rapports. En outre, cet outil permet d’assurer un suivi des flux de financement destinés à des actions climatiques spécifiques, ce qui est essentiel pour identifier les déficits de financement et améliorer la planification et la budgétisation de la mise en œuvre des CDN.

Cette approche innovante présente l’avantage supplémentaire de lier les actions climatiques de l’Ouganda aux objectifs plus généraux du pays en matière de développement durable. Dans ce cadre, elle met en évidence l’engagement de l’Ouganda en faveur d’une approche holistique et intégrée relativement à l’action pour le climat et le développement, ce qui contribuera à accroître l’efficacité des interventions, servira de base pour équilibrer les avantages immédiats et à long terme et permettra de garantir le financement des mesures présentant les plus grands avantages pour la société et l’environnement.

Lancé parallèlement au plan de financement et de mise en œuvre de la CDN du pays, l’outil MRV a été officiellement opérationnalisé avec l’appui de l’initiative Climate Promise du PNUD et du Programme Ambition climatique accrue dans l’utilisation des terres et l’agriculture (SCALA). Grâce à la formation pratique de 60 représentants des gouvernements nationaux et locaux, du secteur privé et des organisations de la société civile, l’Ouganda renforce l’aptitude nationale à exploiter les capacités de l’outil en vue d’une action climatique et de rapports efficaces.

2. La forêt de tous au Kenya

Pour remédier aux conséquences de décennies de déforestation, le Kenya se concentre désormais sur la préservation, la régénération et l’expansion de ses écosystèmes forestiers diversifiés.

Le pays a déjà accompli des progrès notables en atteignant son objectif initial de 10 pour cent de couvert arboré en 2022. Il a revu ses ambitions à la hausse et vise à présent un couvert arboré de 30 pour cent d’ici à 2050. Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’engagement global du pays à renforcer son ambition climatique – à savoir, réduire les émissions de gaz à effet de serre et mettre en œuvre des actions d’adaptation plus solides.

Vue aérienne d'une rivière au Kenya
Photo : PNUD Kenya

Ce qui distingue l’approche du Kenya, c’est non seulement son objectif ambitieux de reboisement, mais également son adoption d’une stratégie à l’échelle de la société. C’est ce qu’illustre la participation active des groupes communautaires qui travaillent aux côtés du gouvernement national et des autorités régionales et locales afin de réhabiliter trois écosystèmes forestiers importants pour le pays : les forêts de Kaptagat et de Kakamega et le lac Magadi.

Environ 2 millions de personnes dont les moyens de subsistance dépendent des écosystèmes forestiers bénéficient de cette initiative. Des groupes communautaires, y compris des associations scolaires et forestières, ont participé à des campagnes de plantation d’arbres et à l’élaboration de plans de gestion communale des forêts, en collaboration avec le service forestier du Kenya. Ces approches inclusives contribuent à garantir l’appropriation et la durabilité de ces efforts.

Par exemple, dans le comté de Narok, 20 écoles participent activement à une campagne de plantation d’arbres menée au niveau local. Cette initiative couvre 4 800 écoles à l’échelle nationale et met en place des fermes de semis qui permettent aux enfants d’apprendre de manière pratique à s’occuper et prendre soin des jeunes plants. Cette approche favorise la sensibilisation des jeunes générations à l’environnement tout en les dotant de compétences concrètes et en fournissant aux écoles une végétation dont elles ont grand besoin.

Des écoliers avec leur professeur au Kenya
Photo : PNUD Kenya

De plus, le Kenya et ses partenaires reconnaissent et soutiennent activement le rôle important des communautés autochtones dans la préservation des forêts. En accordant des subventions directes à des organisations non gouvernementales locales sélectionnées pour travailler avec les communautés autochtones, le PNUD vise à encourager les efforts locaux en faveur de la conservation des forêts, reconnaissant ainsi les connaissances, les compétences et les perspectives uniques de ces communautés et s’appuyant sur l’expérience des personnes qui sont en première ligne.

Grâce à la participation des parties prenantes, la promotion de l’engagement communautaire et l’habilitation des jeunes et des communautés autochtones, le Kenya progresse à grands pas vers la réalisation de ses objectifs climatiques et la promotion d’un avenir durable pour ses citoyens et ses écosystèmes inestimables.

3. Des partenariats pour combler les lacunes en Somalie

En Somalie, la participation des institutions universitaires en tant que partenaires stratégiques dans l’action climatique apparaît comme une solution clé face à des capacités techniques et institutionnelles limitées.

 

Vue d'une rue en Somalie
Photo : PNUD Somalie


Pour combler le manque de capacités, la Somalie a établi des partenariats avec trois universités – l’université de Moud, l’université d’État du Puntland (PSU) et l’université SIMAD – afin de mettre en œuvre son plan national d’adaptation (PNA). Cette collaboration permet au gouvernement de tirer parti de l’expertise des universités et d’externaliser l’élaboration de formations et d’actions de sensibilisation essentielles.

En impliquant les institutions universitaires, la Somalie s’assure que les connaissances et les enseignements tirés de la mise en œuvre de son Projet PNA – financé par le Fonds vert pour le climat et le PNUD – peuvent continuer à profiter au pays bien après la fin de ce projet.

Les universités participeront à la conception d’un cadre de suivi et d’évaluation (S&E), en fournissant des informations sur la disponibilité des données et les méthodologies de suivi, ainsi que sur sa mise en œuvre. Les universités partenaires joueront également un rôle consultatif essentiel dans l’élaboration et la mise en œuvre de méthodes d’évaluation de la vulnérabilité, en soutien à la formulation du plan national d’adaptation.

Pour renforcer la gouvernance et la coordination, des représentants universitaires siégeront au comité directeur du projet, d’abord en tant qu’observateurs, puis en tant que conseillers. Cela vise à approfondir encore le partenariat et a été la première étape de la production conjointe de connaissances liées à l’adaptation.

En tant que référentiels de connaissances et partenaires de supervision, les universités partenaires peuvent contribuer à garantir que les capacités et l’apprentissage institutionnel mis en place continuent d’être exploités en faveur de l’action climatique à long terme de la nation. En faisant appel à l’expertise universitaire disponible, la Somalie bénéficie d’un accès à des recherches et à des méthodologies de pointe, ce qui renforce encore l’efficacité de ses stratégies climatiques.

Ces trois pays africains ont pris l’initiative de créer des approches innovantes en matière de transparence et de partenariats, et d’impliquer tous les segments de la société pour renforcer leurs efforts dans la lutte contre le changement climatique. Ces exemples constituent des modèles utiles dont les autres pays du monde peuvent tirer des enseignements et qu’ils peuvent reproduire.