La paix, la sécurité et la finance climatique à la COP26

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Dans des contextes de ressources très limitées comme en Somalie, le changement climatique a favorisé les migrations forcées et les déplacements, et a exacerbé les tensions intercommunautaires. Photo : PNUD Somalie
Dans des contextes de ressources très limitées comme en Somalie, le changement climatique a favorisé les migrations forcées et les déplacements, et a exacerbé les tensions intercommunautaires. Photo : PNUD Somalie

Il y a quelques années, il était peut-être inhabituel d'entendre des discussions sur la paix, la sécurité et la fragilité lors de forums internationaux sur le changement climatique tels que la COP26. Mais au cours des dernières années, nous avons compris que le changement climatique n'est pas seulement un phénomène environnemental et qu'il a des effets catastrophiques sur les vies, les moyens d’existence et le développement socio-économique. Par conséquent, le changement climatique a également des ramifications importantes pour la paix, la stabilité et la sécurité. Ainsi, ces questions se doivent d'être abordées à la COP26.

Lorsque j'étais Représentant résident du PNUD en Somalie, j'ai pu constater de visu l'impact du lien entre les questions liées au climat et à la sécurité, ainsi que la façon dont le changement climatique, dans un contexte de ressources très limitées, a exacerbé les tensions intercommunautaires sur les ressources naturelles, y compris les conflits entre agriculteurs et éleveurs, et entraîné des migrations et des déplacements forcés à cause des chocs climatiques. L'insuffisance de moyens d’existence sensibles au climat a alimenté les griefs et le recrutement de groupes armés non étatiques, et leurs activités illicites (lien en anglais). Ceci n'est pas un cas isolé, mais une réalité dans de nombreux contextes complexes où nous travaillons, sous l'égide du PNUD et de l'ONU.

Alors que la communauté internationale lutte toujours pour maintenir le réchauffement climatique dans la limite de 1,5 degré Celsius qui, selon les experts, nous préservera des effets les plus graves des extrêmes climatiques ; des feux de forêt, des vagues de chaleur, des inondations dévastatrices et d'autres impacts menacent de rendre certaines parties de notre planète inhabitables.

Nous ne pouvons pas oublier que 70 pour cent des pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se classent également parmi les contextes les plus fragiles ; ils sont aussi parmi les plus durement touchés. Ces pays souffrent du double fardeau des conflits et de l'insécurité d'une part, et de la lutte pour faire face et s'adapter aux impacts du changement climatique d'autre part.

La COP26 est un moment critique pour que les pays prennent des engagements nationaux forts en matière de climat, connus sous le nom de Contributions Déterminées au niveau National (CDN), afin de s'assurer que nous traitons ces problèmes de front. Le PNUD a soutenu 120 pays, dont 47 contextes fragiles, dans cette démarche par le biais de sa Climate Promise : la plus grande offre de soutien aux CDN au monde, qui couvre 83 % des CDN de l'ensemble des pays en développement.

Outre cela, le PNUD met en œuvre le plus grand portefeuille d'action climatique et de prévention/consolidation de la paix au sein du système des Nations Unies, et s'engage pour une consolidation de la paix et une prévention tenant compte des risques climatiques pour s'assurer que ses efforts en matière de changement climatique contribuent à la paix et à l'amélioration des approches intégrées pour l'action climatique et le maintien de la paix, y compris dans le cadre du Mécanisme de sécurité climatique. 

Bien qu'il ne s'agisse pas là de problématiques nouvelles, la sécurité climatique est encore un sujet relativement récent, et nous continuons à élaborer une base de connaissances factuelles et à combler les lacunes en matière de données, de connaissances et de compréhension, y compris en ce qui concerne la finance climatique.

Il existe d'énormes lacunes en matière de finance climatique. Comme nous l'avons entendu lors du Sommet mondial des dirigeants de la COP26, malgré les promesses, nous sommes toujours en deçà de la barre des cent milliards de dollars, et l'accès à la finance climatique est inégal, en particulier dans les pays les plus vulnérables au changement climatique. Cependant, nous n'en savons toujours pas assez sur l'accès des pays qui souffrent de conflits et de fragilité.

Ce que nous savons : 


Dans le cadre de ces deux points, le PNUD s'engage à répondre à certaines des questions sans réponse concernant la finance climatique et l'impact du changement climatique sur la paix et la sécurité : comment pouvons-nous améliorer l'accès à la finance climatique dans les zones affectées par des conflit et les contextes fragiles, et comment pouvons-nous intégrer les risques liés à la sécurité climatique et nous assurer que la finance climatique contribue à la paix durable ?

Ce faisant, nous espérons améliorer le fonctionnement de la finance climatique dans les contextes de conflit et de fragilité, tout en veillant à ce que les pourparlers mondiaux sur le climat au-delà de la COP26 prennent plus systématiquement en compte l'impact profond du changement climatique sur la sécurité et la paix dans les contextes fragiles et touchés par les conflits (et s'efforcent d'y remédier).

« 70 % des pays les plus vulnérables au changement climatique dans le monde se classent également parmi les contextes les plus fragiles. »