JulietGrace Luwedde au Café des arts créatifs en Ouganda. Photo: Philip Mwebaza
JulietGrace Luwedde est une jeune femme chef de file du mouvement en faveur du climat en Ouganda, pays également connu sous le nom de « perle de l’Afrique ». Elle aime passer du temps en plein air, soit pour faire de l’escalade en montagne ou du cyclisme. Mais au-delà de ses passe-temps, cette enthousiaste de l’environnement a un programme chargé qui l’amène bien au-delà des frontières de son pays.
JulietGrace a plusieurs casquettes. Agissant comme Point focal au niveau global pour le Caucus des jeunes de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CCNUD), elle est également Coordonnatrice régionale de l’Initiative de la jeunesse africaine sur les changements climatiques en Afrique de l’Est (AYICC) et membre du Conseil consultatif pour le projet Genre, génération et changement climatique (GENERATE) de l’Université de Leeds, qui s’intéresse aux villes de l’Ouganda et de l’Indonésie. Récemment, elle est devenue Directrice des programmes de l’Organisation des jeunes de l’Afrique verte au sein de leur bureau en Ouganda et a lancé un Café des arts créatifs sur le climat à Kampala, un nouvel espace qui vise à explorer les problèmes sociaux et climatiques actuels tout en faisant participer les jeunes.
Nous nous sommes entretenus avec elle sur l’action en faveur du climat et sur ses souhaits pour la COP27 qui se tient en Égypte.
Y a-t-il un moment particulier dans votre vie qui vous a donné l’envie de vous engager en faveur de l’action climatique ?
Mon travail dans ce domaine a commencé tôt, lorsque je faisais du bénévolat dans une organisation appelée TEENS Uganda. À ce moment-là, nous formions les femmes au jardinage d’arrière-cour afin de les aider à cultiver leur propre nourriture et à générer un revenu. J’ai été très touchée par ces femmes, et ceci m’a poussé à continuer. J’ai même lancé un projet semblable dans mon école, car j’ai réalisé que l’agriculture fonctionnait non seulement sur de grandes superficies, mais aussi dans des espaces délaissés autour de nos maisons : les petits espaces peuvent aussi contribuer ! J’ai également pris conscience du fait que la nourriture n’est pas accessible à tous, même dans un pays comme l’Ouganda, qui est considéré comme le grenier alimentaire de l’Afrique, en particulier lorsque des événements climatiques se produisent et détruisent les récoltes. Et plus je grandissais, plus cela a commencé à avoir du sens.
Comment l’Ouganda, votre pays natal, est-il affecté par le changement climatique ?
De mon point de vue, je dirais que l’agriculture est le secteur le plus touché par le changement climatique. Les changements dans la pluviométrie sont très apparents maintenant. Par exemple, le démarrage de la campagne agricole cette année a été retardé par l’arrivée tardive des pluies, tandis que l’an dernier, les pluies tardives et la saison sèche prolongée ont contribué à la propagation d’une invasion des criquets à travers l’Afrique de l’Est, dont l’impact sur les cultures et les agriculteurs a été énorme, particulièrement dans le nord de l’Ouganda où les personnes sont encore confrontées à une pénurie alimentaire.
La gestion des déchets est encore un autre défi dans les villes, où les déchets se retrouvent souvent dans les systèmes d'évacuation des eaux, créant des inondations dans certaines régions. Cela me fait penser que certaines de nos interventions ne sont pas durables en quelque sorte, et que nous devons nous assurer que nos efforts visant à réduire les risques de catastrophe mettent l’accent sur notre préparation face aux défis à venir.

Paysage en Ouganda. Photo: PNUD/Luke McPake

JulietGrace parlant du climat avec des jeunes en Ouganda. Photo: Philip Mwebaza.
What do you fear most as we face the climate crisis?
I feel that beyond talking, still too little tangible action is taking place. When we talk about innovative solutions for waste management, are we able to see them through? For example, what is the effectiveness of the policies to ban single use plastic bags adopted in the past ten years in Africa? Plastic bags are still everywhere. Effective implementation doesn’t happen as often as it should. I also feel we don’t have enough time. Lately, as we saw wildfires in many different places, while small islands keep sinking day in, day out, it seems to me we are always doing more talking than taking more action.
It can be hard to keep hope, in the face of all the negative headlines. What makes you feel optimistic about climate action?
My optimism comes from the fact that people are now aware of the reality of climate change, which is a starting point for climate action. I’m also happy to see the climate conversation no longer happening in silos. For example, climate change related laws speak to current broader issues like migration, as people are migrating internally due to environmental challenges and climate-induced disasters, like floods. And the fact that climate policies speak to these issues is what keeps me optimistic. I’m also hopeful because as a country we are now intentional about the policies we make. In Uganda, we now have a Climate Change Act, and the government is currently putting in place the related regulations. We just need to ensure that it is enforced.
You recently organized a Climate Creatives Café in Uganda. Can you tell us what it is and what kind of results have you seen?
The idea of the Climate Creatives Café was to bring together creative minds - storytellers, poets, painters, photographers, and children - in Kampala to interpret or simplify conversations around climate, and to think together of how to tell the success stories about the changes that are happening. A government official also joined us to explore possible collaborations to report about their work on climate, which is one of the biggest outcomes of the Climate Café: people realizing that conversations on climate change need to happen outside of conference rooms. Working with children was also fulfilling, as education about climate change issues is a way to empower them, knowing that they are the ones who are going to be impacted the most by these issues.

JulietGrace prenant la pose avec des enfants lors du Café des arts créatifs. Photo: Philip Mwebaza

Milieu humide en Ouganda. Photo: PNUD
What do you think art can bring to climate action?
Art can help people relate to a topic like climate change much more easily. It also makes people think beyond themselves on what they could do to change a situation they see pictured. As well, it’s a good way to show how change is happening. Photography can help people realize the environment they live in, the change that needs to happen, and when comparing two set of pictures taken before and after a cleaning operation for example, people can realize the change and share their views with others on this. So, for me art provokes conversations, as well as action.
What are your hopes for COP27?
I’m working to have as many as young people talk about COP27 in Uganda - my hope being that they understand what is at stake with this event, and its outcomes including on climate finance and funding pledges.
My best-case scenario is that promises made at the Conference of Parties, where all world leaders come together, will come through.
If you enjoyed reading this interview, check out other youth testimonies from Africa on climate as well as our latest publication Aiming Higher: Elevating Meaningful Youth Engagement for Climate Action.
You can also learn more about UNDP’s Climate Promise work on inclusion here.