L'objectif de la CDN du Costa Rica est de concentrer les actions relatives au changement climatique autour de l'amélioration de la résilience climatique au sein de la société, et du renforcement de la capacité du pays à s’engager dans un développement à faibles émissions sur le long terme. Photo: UNDP Costa Rica/Priscilla Mora Flores
L'Accord de Paris de 2015 a constitué un jalon pour la lutte contre le changement climatique.
Après des années de négociations, chacun des 196 pays, l'Union européenne, ainsi que toutes les Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), se sont mis d'accord sur un ensemble de principes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et lutter contre le changement climatique.
L'objectif de l'Accord de Paris est de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de garantir que les températures mondiales n'augmentent pas de plus de 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels au cours de ce siècle, puis d'atteindre un scénario où la hausse des températures resterait inférieure à 1,5 °C.
Pas trop compliqué pour l'instant, mais les CDN, qu’est-ce que c’est ?
Le sigle ‘CDN’ signifie Contribution Déterminée au niveau National. Pour que les objectifs de l'Accord de Paris soient atteints, chaque pays doit jouer son rôle.
Étant donné que les pays ont des situations, des ressources et des capacités différentes, l'accord a été conçu pour que chaque pays définisse ses propres engagements, au titre de sa contribution à l’Agenda 2030. Ces engagements nationaux sont les CDN.
Chaque pays a produit un document décrivant ces contributions et la manière dont elles seront réalisées.
Presque toutes les CDN incluent un objectif de réduction d'une certaine quantité d’émissions de CO2 sur une période donnée. La plupart d'entre elles soulignent également comment les changements climatiques affecteront leur pays et comment ils entendent s'adapter à ces changements.
Qu'est-ce qui a changé depuis 2015 ?
Les enjeux sont devenus progressivement plus importants. La dernière décennie a été la plus chaude de l'histoire. De nouveaux travaux de recherche cruciaux, démontrant les effets dévastateurs potentiels d'une augmentation de température de 1,5 °, ont également été publiés depuis 2015.
Cette année, la dévastation causée par le COVID-19 a rendu le monde entier plus vulnérable aux chocs et aux changements, et a illustré les effets potentiellement graves des crises mondiales.
L’un des aspects essentiels de l'Accord de Paris est que tous les cinq ans, les pays sont tenus de mettre à jour leurs engagements nationaux avec des objectifs plus ambitieux.
Nous avons, plus que jamais, vu l’utilité de ceci en 2020.
La Climate Promise du PNUD
La Climate Promise du PNUD est le plus grand programme mondial de soutien aux pays en matière de CDN, travaillant avec 115 pays et plus de 35 partenaires. Environ 70 pour cent des pays ont indiqué qu'ils étaient susceptibles de renforcer spécifiquement leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre pour devenir plus ambitieux, et 98 pour cent sont susceptibles de renforcer leurs engagements en matière d'adaptation.
Et en tant que défenseur d'une action climatique ambitieuse, il est tout à fait normal que le PNUD applique ce qu'il prêche. Nous travaillons, avec l'ensemble du système des Nations Unies, à « verdir le bleu » (site en anglais), une initiative de durabilité conçue pour réduire autant que possible notre empreinte carbone.
L'initiative Moonshot du PNUD vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant de ses opérations et installations de 25 pour cent d'ici 2025 et de moitié d'ici 2030, tout en garantissant la durabilité sociale et écologique de la programmation et des opérations.
Donc si chaque pays atteint les objectifs de sa CDN, l'Accord de Paris aura été un succès et nous aurons évité les pires effets du changement climatique ?
Malheureusement, ce n'est pas si simple.
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a souligné l'importance de maintenir l'augmentation de la température mondiale en dessous de 1,5 °C. Il a mis en évidence les graves conséquences auxquelles notre planète et ses habitants seraient confrontés dans un monde plus chaud de 2 °C que les niveaux préindustriels.
Lors du Sommet des Nations Unies sur l'action pour le climat en 2019, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a cité 77 pays s’étant engagés à devenir neutres en carbone d'ici 2050, un objectif essentiel pour tous les pays si nous voulons empêcher le réchauffement climatique d'atteindre des niveaux catastrophiques de 1,5 °C ou plus.
Pourtant, un rapport de 2018 (en anglais) du Programme des Nations Unies pour l'environnement indique que si tous les pays atteignaient leurs objectifs actuels de NDC, nous ne serions encore qu'à un tiers du chemin qui mène vers la réalisation de l'accord de Paris. Deux nouveaux rapports faisant autorité - le Global Climate Report (en anglais) et le Production Gap Report 2020 (en anglais), expliquent à quel point nous sommes proches de la catastrophe climatique : 2020 est en passe d'être l'une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées, tandis que les pays prévoient de produire plus du double de combustibles fossiles en 2030 que ce qui est compatible avec une augmentation de 1,5 °C.
C'est pour cette raison que l'Accord de Paris a mis en place un mécanisme de « cliquet ». Etant entendu qu’il n’était pas attendu des pays, lors du premier cycle de soumission de leurs CDN, qu’ils atteignent les objectifs mondiaux, ils sont censés les réviser et les mettre à jour avec plus d'ambition à chaque fois.
Dans quelle pagaille sommes-nous ?
Pas de panique, tout n'est pas perdu.
La sensibilisation de l’opinion publique à la nécessité absolue de faire face au changement climatique est montée en flèche. Cela a été impulsé par des mouvements populaires tels que les Vendredis pour le futur qui ont inspiré des millions de manifestants dans quelque 215 pays.
Des conditions météorologiques extrêmes (feux de brousse violents, fonte rapide des calottes glaciaires polaires et ouragans de plus en plus violents) apparaissent presque quotidiennement dans les actualités et constituent des rappels constants.
En plus de cela, le COVID-19 a très clairement ouvert les yeux sur les impacts potentiels d'une crise mondiale.
Les gouvernements et les entreprises commencent à écouter.
Que faire à présent ?
Malgré les ravages causés par le COVID-19, le monde s'est vu offrir une opportunité sans précédent de restructurer les économies et de les rendre plus équitables, résilientes et adaptées au climat.
Les CDN peuvent être la pierre angulaire d'un relèvement vert après la pandémie de coronavirus. Elles fournissent un modèle qui peut stimuler la croissance économique et la transformation grâce à la technologie et la création d'emplois. Elles peuvent remédier aux inégalités sociales qui doivent être combattues si nous voulons mieux nous remettre des ravages du COVID-19.
Note de la rédaction : Si vous avez aimé lire ce blog, consultez notre dernier rapport 20 faits sur les CDN en 2020 (en anglais).